Envie d'un autre bébé ...

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Envie d'un autre bébé ...

Voila maman de 3 enfants ,grossesse merveilleuse pour bb1 ainsi que l'accouchement ! Une rencontre merveilleuse avec ce petit bout ,a tel point qu'a 5 mois nous avons remis cela . Et surprise, 2 petits bouts ,grossesse parfaite jusque 5 mois hospitalisation et a 6 ,cesarienne d'urgence pour ne pas les faire souffrir par voie basse...
Suite a cela j'ai une envie de bb4 sans l'expliquer,c'est viscerale j'ai beau voire les inconvenients,les contraintes je ne cesse d'y penser !
J'ai essayer de l'expliquer par la prematurité de mes derniers ,qu'il y a eu une cesarienne ,par le fait que lors de cette grossesse je ne m'etais jamais dit que c'etait la derniere. Rien n'y fait... J'ai deja entendu il faut attendre 2 ans pour faire le deuil d'une future grossesse ,nous avons feter leurs 3ans il y a peu et j'y pense pourtant !

celine-lemesle
bonjour madame,

Si dans votre projet commun avec votre mari le bb4 est possible, pourquoi vouloir vous en détourner?
Un bébé ne se fait pas par raison, il se fait par désir.
Par ailleurs, sur le plan psy tout de même... il est important de noter que votre intuition me semble très judicieuse, à savoir c'est comme si il y avait eu une interruption du processus de grossesse psychique avec cette césarienne en urgence et il est bien naturel de vouloir la réparer.
De nombreux très bons auteur en parlent très bien, je pense à Bydlowsky et "la transparence psychique", très avangardiste sur le sujet. Elle explique notamment que durant cette phase de grossesse, les défenses psychologiques s'ouvrent pour laisser foisonner les fantasmes, la disponibilité nécessaire pour accueillir le bébé et se préparer à son arrivée, il existe également un sentiment de toute puissance conférée au sentiment de porter et de donner la vie, lorsque le processus se déroule mal, s'interrompt, la maman peut avoir le sentiment d'avoir mal accompli son travail, sa tâche intrinsèque, celle qui la fonde au monde, celle d'avoir un "bon ventre".

Les enjeux peuvent aussi situer autour du regard de sa propre mère, ai je été suffisamment vaillante, bonne à ses yeux, ai je la légitimité?
Autant de questions qui peuvent parfois être déroutantes et se finaliser avec bonheur par une nouvelle naissance.

Je vous souhaite bonne continuation

Céline Lemesle, Psychologue

serialmaman
Bonjour,
maman comblée de 3 enfants, 7, 5 et 2 ans, j'ai pourtant une envie incontrôlable d'un 4ème enfant. Malheureusement, mon conjoint n'est plus dans cette dynamique. Par ailleurs, mon entourage ne comprend pas ce désir. Pour ma part, je comprends bien la position de mon conjoint sur son désir de sortir de la petite enfance et sa crainte que mon désir ne soit jamais comblé même s'il y avait un autre enfant. Et je ne souhaite pas le forcer dans une voie qu'il n'aurait pas choisie pour un acte aussi fort que l'enfantement. Pour autant, la raison n'arrive pas à être plus forte que le désir.
J'ai lu votre article "Comment faire le deuil du désir de maternité?" et je me suis assez bien retrouvée dans l'idée de "réparation" à la fois vis-à-vis de ma propre mère (de son acceptation de ma naissance et mais aussi de mon statut de mère) et à la fois vis-à-vis des déceptions liées aux accouchements.
J'ai déjà suivi une thérapie pour régler mon passif avec ma mère. Pensez-vous qu'il soit utile de faire une thérapie pour faire le deuil de l'enfant manquant? ou bien le temps finit-il par combler le manque?
J'avais tenté d'aborder le sujet il y a 6 mois et ma thérapeute avait essayé une voie intéressante en touchant ma corde sensible sur les conséquences possibles sur mon aînée. Comme je suis une mère poule, ça a marché un peu, mais pas suffisamment.
Je comprends bien les raisonnements développés dans votre article et le but à rechercher qui me correspond "c'est devoir renoncer à ce statut de parentalisation et recomposer à nouveau avec un sentiment de castration, d'impuissance" mais pour autant, je ne suis pas sûre de voir le chemin pour y arriver.

Merci de votre réponse
celine-lemesle
Bonjour madame

Une réponse spontanée me vient en vous lisant.. Tout n'est que deuil et répétition de séparation.

Depuis notre naissance nous y sommes confrontés, et cela tout au long de notre vie jusqu'au deuil du Moi, ou en d'autres termes : l'acceptation de quitter la vie et mourir.
Renoncer à l'enfantement parle probablement d'une étape supplémentaire qui rapproche du vieillir puis de la mort.

Je crois qu'il faut vous interroger sur ce que donner la vie apporte comme bénéfice psychique en vous, ce que cela peut véritablement combler et la raison pour laquelle vos trois enfants n'y suffisent pas pour le moment...

Après, la question du "roman" familial est personnelle à chacun. Le nombre d'enfant peut avoir du sens pour vous sentir suffisamment complète vis à vis d'une rivalité féminine.

Faudrait il aussi être "débordée" de travail, d'amour pour vous sentir utile, aimée, est ce que cela répondrait à un cadre plus social, y a t il dans cette demande auprès de votre conjoint une position symbolique que vous occuperiez différemment au sein du couple mais aussi envers vos enfants en en ayant 4, est ce la recherche d'une toute puissance symbolique, mais éphémère ...

Tout ceci nécessite introspection et un "savant équilibre", qui appartient à chaque personne et chaque famille.

Pour renoncer et faire le deuil il faut regarder ce qui est essentiel près de soi, ce que l'on construit et que l'on a construit mais aussi évaluer le plus objectivement possible la dynamique familiale et ce qui se rapproche de l'équilibre pour tous.

Car une famille c'est un système vivant, et il doit être considéré comme pouvant bouger vers le meilleur si des bénéfices peuvent se dégager chez chaque membre mais aussi vers le pire si sentiment d'injustice ou impuissance il y a... Chez les parents mais également chez les enfants de la tribu!

Se remettre au travail sur ces questions fondamentales ne pourra que vous aider à vous connaître davantage et donc à éprouver d'autant plus d'empathie pour les autres personnes de votre famille.

Vous devez vous sentir prête pour y retourner car ce chemin sera probablement remuant. Tout ce qui touche à la périnatalité touche également à la question de la mort, les deux facettes d'une même pièce!

Bien à vous

Céline Lemesle, Psychologue

serialmaman
Merci pour votre réponse. La lecture de votre article m'avait déjà bien aidée. J'avais résumé ainsi la chose à mon mari "c'est comme si pendant 6 ans j'avais eu des super pouvoirs et que tout à coup, je n'ai plus le droit de m'en servir" ;-). Votre réponse m'apporte également un autre éclairage, effectivement la mort n'est jamais loin, en comprenant que c'était le dernier enfant, je me suis sentie vieille alors qu'avant je me sentais jeune ... et que je n'ai que 35 ans.
Je vais creuser les deux chemins "puissance" et "perspective de la fin à venir".
Merci pour vos éclairages.