Famille recomposée - il ne veut pas d'un enfant commun

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gaelle123
Famille recomposée - il ne veut pas d'un enfant commun

Bonjour,

J'ai 32 ans et en couple depuis 3 ans avec mon conjoint qui est de 12 ans mon aîné.
Nous sommes une famille recomposée : j'ai de mon côté une fille de 5 ans dont nous avons la garde (sauf un week-end sur 2 et la moitié des vacances scolaires) et il a d'une précédente union 2 garçons de 14 et 17 ans que nous voyons un week-end sur 2 et la moitié des vacances scolaires.
Tout se passe très bien, nous nous entendons tous très bien.
Nous habitons en Seine et Marne et les garçons habitent Nancy avec leur mère. Mon conjoint fait des allers-retours régulièrement sur Nancy pour ramener les garçons chez leur mère lorsqu'ils doivent rentrer ce qui occasionne 7 heures de route aller-retour le dimanche soir. Cela lui est fatigant ce que je comprends tout à fait.
Nous avons par ailleurs un rythme de vie assez dense : nous travaillons tous les deux sur Paris (transports en commun etc...). Pour vous donner le contexte, nous courons tout le temps.
Pour autant, j'aimerais beaucoup que l'on ait un enfant ensemble et à vrai dire, je ne me vois pas sans autre enfant, je ne me sentirais pas épanouie, accomplie presque...
Je me projette à nouveau enceinte, j'imagine l'accouchement avec mon homme à mes côtés, notre vie à 4 la semaine, à 3 un week-end, à 6 l'autre week-end. Je ne vois que du bonheur. Lui ne vois pas du tout les choses comme cela. Comme si l'arrivée d'un enfant était un drame qui viendrait nous perturber, perturber notre couple. Il voit cela comme une charge, du stress, plus de temps pour nous.
Il est assez responsable, un papa (et beau papa) formidable et veut être présent si nous avons un enfant ensemble (mais ne veut pas changer de travail pour se rapprocher de notre domicile car il adore son entreprise. Il ne veut pas non plus déménager pour se rapprocher, nous avons acheté une grande maison). Cela dit, à chaque fois que je lui pose la question (tous les 6 mois depuis 2 ans), j'ai droit à un « je ne suis pas prêt », « j'ai peur », « je n'en ressens ni le besoin ni l'envie », « son arrivée serait dramatique ».
Je ne sais plus quoi faire.
J'y pense tout le temps. Je fais l'effort de ne pas en parler pendant plusieurs mois de suite pour ne pas lui mettre la pression en espérant que sa position évolue mais...ce n'est pas le cas. Son point de vue ne bouge absolument pas, aucune progression. Je suis de mon côté frustrée, enragée presque. Je ne comprends pas que quelque chose d'aussi naturel devienne un tel casse-tête.
Merci pour votre aide et pour votre éclairage, je suis « un peu » perdue.

celine-lemesle
Bonsoir

Je pense qu'il est nécessaire de replacer ce désir dans le contexte de votre rencontre. Lui aviez vous dit que vous souhaiteriez un autre enfant et lui de son côté ...
Si le contrat n'a pas été posé en amont les choses pourront sans doute progresser. En revanche si votre ami a été formel depuis le début de votre relation sur le sujet la marge de manoeuvre sera sans doute bien plus délicate.

Vous êtes effectivement confrontés à votre différence générationnelle. Vous ne semblez pas être dans les mêmes moments de vie.

Il est possible également que votre ami ait vécu la paternité comme un échec partiel puisque séparé de la maman et qu'il projète les mêmes angoisses sur votre couple.

L'arrivée d'un enfant créé toujours un déséquilibre, il en est plus conscient que vous, probablement parce que votre désir est bien plus fort aussi.

Il est normal vu le contexte que vous éprouviez ce désir: votre âge, un seul enfant, une nouvelle union, le conjoint qui a lui même deux enfants..
Ce qui vous unirait et constituerait le meilleur équilibre pour vous est vécu à l'inverse pour lui comme une épreuve supplémentaire menaçant le sien.

Il va falloir beaucoup le rassurer, parler de la paternité, et le "contaminer" par vos belles projections familiales, mettant en avant votre besoin d'être mère à nouveau et de porter son enfant.

Je pense toutefois que si vous parvenez à le convaincre il faudra lui donner une contre partie symbolique ... à vous d'évaluer ce qui pourrait contrebalancer pour lui le sentiment de charge.

Bien à vous

Céline Lemesle, Psychologue

gaelle123
Bonjour,

Je vous remercie pour votre réponse et pour votre réactivité.

Au début de notre relation il m'avait effectivement annoncé qu'il ne voudrait plus d'enfant puis, lors d'un échange il s'était ravisé en me disant : "tu as raison, on ne sait jamais, peut-être que j'en aurai envie un jour je ne ferme pas la porte". Consciemment ou inconsciemment j'ai dû me dire que si la question venait à se poser un jour (je ne savais pas moi-même si j'aurai un jour envie d'un autre enfant), cela viendrait naturellement et qu'il n'y aurait pas de frein particulier de son côté. Je ne me suis donc pas alarmée. Or, aujourd'hui c'est un vrai sujet. J'ai l'impression que plus il y réfléchit, moins il ira. Il ne se sent pas prêt pour un tas de raison mais j'ai l'impression qu'il rationalise trop, qu'il voudrait que tout soit parfait.
Il me disait que si un enfant arrivait dans notre vie aujourd'hui ce serait un drame. Je trouve le terme très fort et exagéré. Vous avez raison dans votre analyse : ce qui créerait un équilibre parfait pour moi est au contraire vécu de son côté comme un déséquilibre du couple très profond.
J'essaie de le rassurer comme je le peux mais je ne le comprends pas et ne comprends pas la façon qu'il a de dramatiser ce qui reste un heureux évènement.
Il est persuadé que cet enfant nous éloignerait l'un de l'autre. Il apprécie aujourd'hui les week-end où nous ne sommes que tous les deux alors que de mon côté, j'éprouve un manque lorsque nous sommes à deux dans des moments non choisis mais subis du fait de l'alternance liée à la séparation (ce qui n'est pas le cas lorsque nous choisissons nos moments à 2).
J'ai l'impression qu'il voudrait me garder pour lui tout seul. Ce n'est pas ma conception de la vie de famille, pas tout de suite (je verrai cela lorsque mes enfants seront grands).
Je trouve son positionnement égoïste et lui en veux terriblement (pourtant lui-même me trouve égoïste de vouloir un enfant parce que nous avons déjà une vie bien remplie et 3 magnifiques enfants). Je n'ai pas envie de me taire, de subir son positionnement et en souffrir toute ma vie. Je n'ai pas envie, lorsque j'aurai 80 ans et que je regarderai en arrière, éprouver le regret de ne pas avoir eu un autre enfant, un enfant avec lui. Je lui ai expliqué ce week-end qu'il risquait bien plus de me perdre en faisant cette résistance qu'en sautant le pas, qu'il m'est presque vital d'avoir un enfant avec lui. Il me dit comprendre ma position mais que pour autant il ne le ferait pas pour me faire plaisir même s'il m'aime (ce que je comprends).
Nous en avons parlé une bonne partie du week-end. Je suis allée jusqu'à expliquer ma vision du couple et mes attentes : "c'est l'union de deux personnes qui font le choix de partager leurs vies. Chacun des individus poursuit un idéal de vie. L'idée étant d'atteindre à deux les objectifs de vie de chacun". Moi, l'un de mes idéaux de vie est d'avoir des enfants (point sur lequel je ne transigerai pas), de son côté l'un de ses idéaux est de pouvoir profiter de son couple, d'avoir des moments à 2. Il ne me semble pas que ces deux objectifs soient incompatibles. Mais il est méfiant lorsque je le lui exprime. J'ai droit à un : "je sais bien comment ça se passe, toi aussi tu es passée par là". Sauf que vu de ma fenêtre j'estime que justement étant passés par ces épreuves nous saurons être vigilants à préserver notre couple, que nous avons tous les ingrédients pour être heureux avec un nouvel enfant.
Nous avons finalement réussi à nous dire que nous nous engagions mutuellement sur le fait que l'on fera tout pour combler les attentes de vie de chacun afin que nous soyons à termes l'un et l'autre en phase avec nos objectifs de vie respectifs. Que pour ce faire, nous partons du postulat que nous y arriverons plutôt que d'adopter une posture pessimiste et attentiste. Sauf que...j'ai peur en réalité qu'il ne joue pas vraiment le jeu. Il ne veut pas attendre parler de timing, il veut se sentir prêt et tant pis si c'est dans 10 ans comme il dit sauf que...ce sera trop tard dans 10 ans, j'ai besoin d'être rassurée. Ma dead line est l'année prochaine, l'horloge biologique existe mais il ne veut pas en entendre parler et en cela je le trouve égoïste.
Voilà, je suis "un peu" perdue.

Peut-être pourrions-nous venir vous voir ? Dispensez-vous des thérapie de couple (même si dans le fond je vous avoue trouver dommage de consulter pour un sujet aussi naturel que la venue d'un enfant...).

Merci.
estelle Ycart
Bonjour,
Cette histoire fait un écho très fort avec la situations que je vis. Aujourd'hui, presque 4 ans après, où en êtes-vous avec votre conjoint et votre désir d'enfant ?
Merci par avance pour votre témoignage.