D'ou vient ce désir

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lena1
D'ou vient ce désir

Bonjour , voilà je souhaiterais savoir pourquoi depuis longtemps , je m'imagine recevoir une féssée d'un père imaginaire (personnes connues ....). Si je me retrouve attirée par quelqu'un , dans la vraie vie, mon imaginaire s'orientera toujours vers une relation pere -fille . Pourquoi ???merci

celine-lemesle
Bonjour madame,

Les questions de sexualité à l'âge adulte s'organisent très tôt : durant l'enfance. Chez le jeune enfant, il ne s'agit pas du désir sexuel mais plutôt d'une certaine forme d'érotisme. Il se construit en lien direct avec la façon dont l'enfant a été soigné (change, toilette... du bébé) puis éduqué durant son enfance (place faite au plaisir, acceptation de la découverte, sentiment de culpabilité...).

Le recours à la fessée est très habituel dans notre société et je vous invite à lire ma réponse faite à une internaute sur le sujet : rubrique parent/bébé, « pour ou contre la fessée ». J'y décris notamment les premiers enjeux du lien parent/enfant et notamment ce que la fessée peut induire psychologiquement chez les enfants devenus adultes.

Si vos parents ont eu recours à la fessée et plus précisément votre père quand vous étiez enfant, il se peut que vous ayez involontairement (inconsciemment) relié la question de l'amour (plaisir) à celle de la punition physique (l'autorité paternelle).
L'absence paternelle et la façon dont vous avez pu imaginer le rôle d'un père auprès de sa fille peut également en être à l'origine.

Comme la plupart des choix amoureux à l'âge adulte demeurent emprunts du Complexe d'Oedipe, la dynamique de la relation père/fille qui s'est tissée initialement entre vous peut se retrouver plus ou moins fortement dans les attirances, et choix amoureux que vous établissez.

En d'autres termes, « charmée par le Prince » qu'a pu être votre père à vos yeux lorsque vous étiez enfant, vous recherchez inconsciemment ce qui lui ressemble en vos amoureux réels, ainsi qu'au creuset de vos fantasmes.

Cette hypothèse demeure toutefois à explorer et si vous souhaitez en connaitre plus à votre sujet, une analyse pourrait vous permettre de mieux comprendre les mécanismes mis en jeu dans votre vie et notamment au sujet de la reproduction de ce schéma que vous semblez repérer de façon très fine.

Céline Bidon-Lemesle, Psychologue Clinicienne, Thérapeute Familiale, Formatrice.

Céline Lemesle, Psychologue

emereaude
Bonjour!
Moi, je suis une jeune femme de 31 ans et ma vie n'est pas super. Je pense que c'est à cause de mon père. Surprotégée, battue, critiquée, dénigrée avec une maman qui ne pouvait rien faire pour m'aider; alors j'ai fuguée 3x. Résultat:Se révèle par une phobie sociale en début de l'âge adulte. Je ne me perçois pas comme une femme même à 31 ans. J'ai acheté un duplexe seule à 21 ans et j'ai loué un logement à mes parents. Ils habitent donc en bas de chez nous. Mon père continue de bosser. J'ai beaucoup de difficultés dans mes relations amoureuses et sociales. J'étudie à l'université en psychoéducation et j'aimerais vraiment régler mes problèmes.
celine-lemesle
Bonjour mademoiselle,

Désolée de cette réponse si tardive...

Votre situation est effectivement délicate.
Il me semble en vous lisant que vous vous sentez coincée entre deux mouvements:

-celui d'acquérir votre indépendance et autonomie en vous élevant seule tant du point de vue intellectuel universitaire qu'au niveau du quotidien et
- celui de ne pas trop vous éloigner de votre famille.

Cela se nomme le sentiment de loyauté. Dans les familles, d'autant plus au coeur des familles qui traduisent des liens pathologiques,ce sentiment se trouve exacerbé. C'est alors un combat contre soi même qu'il faut mener, partagée entre la nécessité de s'en sortir, de fuir cet environnement pénible et délétaire (fugues) et la peur d'être mal aimée, abandonnée.

S'il est vrai que ce pari est risqué, il me semble que votre témoignage expose une douleur lancinante, celle d'être encore à ce jour proche de votre famille qui n'a pas les moyens affectifs, psychologiques de vous soutenir. Cela crée une frustration, une déception qui se voit largement contre balancée par des fantasmes idéaux, qui viennent alors recouvrir régulièrement la réalité de ce qui vous fait mal et vous décourage pour investir d'autres personnes et projets. Cette décision de partir (pas forcément physiquement mais plutôt en tant que prise de distance dans votre tête) est alors très difficile à prendre et arrive bien souvent lorsque les dernières limites arrivent pour soi même.

Il convient alors d'assumer le regard en soi même (déloyauté) mais aussi celui des autres. C'est un travail, cela est possible mais au prix d'un soutien psychologique que je vous recommande.

Je me tiens à votre disposition

Céline Lemesle, Psychologue