Enceinte mais prise de doute

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michele
Enceinte mais prise de doute

Bonjour,
Il semble que j ai tjs eu un désir inconscient de maternité (2 IVG a 20 et 25 ans, et incompatibilité avec toutes les solutions de contraception). Quand j'ai rencontré mon mari, je suis tombée enceinte après avoir arrêté le Nuvaring. Malgré cela, j'ai passé les deux premiers mois dans le doute total quant à la garde de ce bébé. Il a fallut que j'attende la limite de la date possible d'un ivg pour que, devant l'ultimatum, je prenne la décision qui allait changer toute ma vie: garder le bb. Bb1 est né en 2009 et 3 mois plus tard je suis tombée enceinte de bb2. Cette fois ci sans aucun doute. Pour me reposer un peu, j ai mis un stérilet. Malheureusement, je suis retombée enceinte sous stérilet. Mon mari étant très malade, ses docteurs lui on fortement recommandé de ne pas avoir un 3eme aussi rapproché (ils auraient eu tous un an d'écart). La mort dans l'âme j'ai dû arrêter cette grossesse et j'ai très mal vécu cet IVG qui s'est compliqué (hémorragie etc...ca s'est terminé en curetage anesthésie générale). J'ai été déprimée pendant 6 mois avec un mari tout sauf compréhensif.(il ne comprenait pas que je souffre autant alors que je n'avais pas souffert de mes précédents IVG, mais je lui expliquais qu'entre temps j'étais devenue mère ...). Pour conjurer le sort, j'ai décidé de retomber enceinte le plus rapidement possible. Bb3 est arrivé en 2013.
3 garçons. Tout notre entourage fait tjs des blagues sur "a quand la petite fille?" . Mon mari est d'une famille de 4 et ne m'a jamais caché son désir de petite fille. Mais moi je suis fatiguée. Je trouve les grandes familles très belles mais je ne me vois pas avec autant d'enfants.
Et en juin, alors que je me préparais pour mes exams de licence (j'ai repris les études), je vais chez le gynécologue et me fait enlever le stérilet. Je n'arrêtais pas de dire "je n'aime pas Empêcher la nature " Ou encore "Je vis mal le fait d'empêcher la nature alors que je suis encore en âge de procréer"
Août: suspicion de fécondation après un week end très romantique, je file acheter la pilule du lendemain, et je me sens soulagée.
Septembre: je découvre que je suis enceinte, deux jours après avoir fait une radio du bassin sans aucune précaution. Angoisse sur malformation bb, angoisse sur mon âge 38 ans, angoisse sur une amie qui avait dit un jour "tu as déjà trois beaux enfant en pleine santé, ne prend pas le risque d'en avoir un qui soit malade", et puis viennent s'accrocher à ca des angoisses bizarres:
- pas envie de reproduire le schéma de cette belle mère que je n'aime pas (4 enfants)
- peur de ne pas être disponible pour mes 3 enfants
- peur de créer un déséquilibre,
- a trop vouloir, on se perd

La nuit, je veux avorter. Je veux tout arrêter et redevenir comme avant. Ma petite famille de 3 garçons. Le dernier qui enfin rentrait en maternelle, moi qui enfin recommençait une activité intellectuelle, moi qui enfin commençait un début de vie associative pour ma passion de la musique classique en proposant ma candidature pour un festival.

Mon mari est très heureux de cette grossesse mais ne comprend pas mon desarroi et mon indécision. Je suis faible. Je plie devant l'effort et l'inconnu. Et surtout je suis instable car j'ai bie arrête toute seule le stérilet.

Moi même je ne me comprends pas et j'ai peur de faire une mauvaise décision, dans un sens ou dans l'autre.Le garder oui, mais en étant sereine. L'arrêter oui, mais en comprenant pourquoi.

Merci de m'aider

celine-lemesle
Je suis très d'accord avec votre première idée : votre fort désir inconscient de grossesse. A l'analyse de votre récit de maternité, il me semble que les grossesses désirées ont pu être menées à terme, contrairement à celles qui vous sont "arrivées par surprise", ou en d'autres terme celles que vous n'avez pas contrôlé consciemment tout du moins.

Un autre point d'analyse me parait important à relever: celui de la place qu'elles semblent avoir occupées, en réparation de chaque IVG. Aussi, si cette thèse se confirme j'ai fort à penser que le sentiment de culpabilité si fort en vous pourrait vous conduire de nouveau réparer une autre IVG (tel un schéma voué à répétition).

Je pense que vous avez finalement autant de mal à assumer "votre désir" que votre "non désir" de maternité. Ce qui est pourtant central. J'ai évoqué plusieurs fois la question de la loyauté, la rivalité maternelle avec sa propre mère, est ce que vous la dépasseriez en ayant 4 enfants, est ce qu'elle vous légitimerait dans votre fonction?

Et peut être demandez vous si vous vous sentez "complète", comblée familialement parlant et vous trouverez sans doute la réponse à votre question.

La question de l'équilibre familial est pour finir nécessaire à poser, et les femmes ont généralement la bonne intuition de ce qui s'avère nécessaire, essentiel, équilibrant pour elle et l'ensemble familial. Alors faites vous confiance dans vos choix!

Bien à vous

Céline Lemesle, Psychologue