Besoin de comprendre

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BeBrave
Besoin de comprendre

Bonjour,

Tout a commencé en juin 2018 et la découverte de ma grossesse lors d'une banale visite de contrôle chez mon gynéco. J'étais tombée en panne de pilule le mois précédent et ayant eu recours à une IAC pour mon premier enfant après 18 mois d'essai, je ne me suis pas inquiétéde de la possibilité de tomber enceinte. Et pourtant, une nouvelle grossesse était en cours. Tsunami émotionnel chez mon médecin car je savais que mon compagnon ne voulait pas d'un nouvel enfant (déjà 2 d'une première union + le notre)...Je me suis résignée à me séparer de cet enfant par voie médicamenteuse. Echec de la méthode. Nous décidons alors de le garder, mais les risques de malformations liés aux médicements étaient trop importants et j'ai eu recours à une IVG par aspiration. J'ai très très mal vécu cet acte, d'autant plus difficile car nous nous étions projetés finalement. J'ai gardé toutes les échographies dans une boîte de souvenirs, et j'ai énormément écrit à cet enfant que je n'aurais pas. J'ai exprimé mes regrets, ma colère, ma tristesse et j'ai aussi demandé pardon. Les mois passant, j'ai consulté car je voulais comprendre pourquoi. Pourquoi je n'avais pas affronté mon compagnon et exprimé mon désir de garder cet enfant dès le début, pourquoi j'ai plié...J'ai compris que étant moi-même un "accident" et ma mère n'ayant pas souhaité cette grossesse, j'ai voulu éviter à cet enfant de ne pas être aimé par l'un de ses parents et ne pas répéter le schéma. Il n'empêche qu'au fur et à mesure des séances j'ai aussi compris que je voulais un autre enfant. J'ai exprimé ce désir à mon compagnon. Je suis de nouveau tombée enceinte, un peu plus d'1 an aprè l'IVG. Et c'est là que je ne comprends pas ma réaction: aucune, rien, je ne ressentais rien. Il était là sans être là. Les semaines passent, je ne fais aucune démarche, ni pour entamer un suivi de grossesse ni pour l'interrompre. Finalement, je contacte une sage femme, pour datation puis le planing familial. J'ai interrompu cette grossesse. Je ne comprends pas pourquoi j'ai fait cela, je ne comprends pas car je pensais sincèrement désirer cet enfant. Ecrire cette histoire me coute énormément, je me sens monstrueuse d'avoir agit comme cela par 2 fois. Aujourd'hui, à 41 ans, je sais que la maternité sera bientôt derrière moi. Je vais devoir accepter qu'elle se termine par ces 2 IVG alors que j'aurais pu avoir un second enfant. Comment analyser cette situation et comprendre ce qu'il y a derrière ? Je ne suis plus heureuse, bien que ma vie soit épanouissante par bien des aspects. Merci de m'avoir lue.

 

espoiretangoisse
Bonjour,

Votre histoire me touche enormement et je serais ravie de pouvoir vous parler en privé.
J'ai subi une IVG il y a un peu plus d'1 an après une détection d'infection au CMV et sur conseil médical malgré un test d'avidité rassurant sur les risques de transmission au foetus (descendus à 1%). J'ai immédiatement regretté d'avoir suivi ces conseils basés sur l'angoisse et la vulnérabilité dans laquelle on se trouve en début de grossesse. Je me suis remise petit à petit en me disant que nous pouvions à nouveau essayer. Je suis retombée enceinte quelques mois plus tard, ce qui m'a fait plonger dans les 2 mois d'angoisse les plus terribles de ma vie où mon cerveau essayait de me convaincre que ce désir était déraisonnable, que je risquais d'avoir un enfant anormal, de faire exploser ma famille, que je ne voulais pas de cet enfant et que je devais à nouveau avorter. J'ai finalement fait une fausse couche à 2 mois de grossesse, ce qui a soulagé mes angoisses mais m'a fait sombrer dans une dépression profonde avec d'immenses regrets de mon IVG et le sentiment que je ne pourrais plus psychologiquement vivre une grossesse sereinement. Pourtant, je n'arrive pas à faire le deuil de cette dernière grossesse. Je voulais et veux toujours vraiment ce dernier enfant (j'en ai déjà 3, tout le monde me dit de m'en tenir là...). Je veux prolonger cette joie de la création d'un enfant et de leur vitalité à la maison. Mais j'ai peur de replonger dans l'angoisse et l'idée qu'il faut avorter si je retombe enceinte. Mon conjoint a bien sûr été plus que refroidi par ces épreuves et notre couple a du mal à s'en remettre. J'ai 42 ans et me sens bien triste.
Merci d'être là.