Angoisse de retravailler peur de se séparer de bebe

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stef07
Angoisse de retravailler peur de se séparer de bebe

Bonjour,

Je suis une maman de 38 ans j'ai 2 enfants de 4 ans et 10 mois.J'ai effectué une psychanalyse car je n'arrivais pas à me séparer de mon fils pour retravailler.après cette psychanalyse j'ai compris les causes de cette angoisse de séparation.seulement maintenant ma fille va avoir 1 mois et j'angoisse à nouveau de me séparer d'elle pour retravailler, et à la maison je m'ennuie en tant que mère au foyer : je suis tiraillée entre reprendre un travail et me séparer de ma fille ? vais -je réussir à faire face ?ne vais-je pas à nouveau tomber en dépression comme à mon premier enfant ?? j'ai peur ... et je me sens très mal et impuissante face à cette angoisse.Pouvez-vous m'aider ?

celine-lemesle
Bonsoir madame,

Généralement, ce qui a été traité psychiquement autour de la naissance de l'aîné ne resurgit pas pour le second ou bien sous de nouvelles formes. C'est la rencontre avec l'enfant réel et l'écart qu'il peut y avoir avec l'enfant imaginaire et fantasmé qui déclenchent la dépression post partum.
Votre petit garçon a probablement réactivé des peurs liées à votre responsabilité nouvelle et statut de mère.

Vous séparer de votre fille peut effectivement réactiver ces mêmes peurs, mais je pense qu'il s'agit aujourd'hui d'autre chose. Car une petite fille fait souvent écho en miroir à la petite fille que l'on a été soi même pour ses propres parents. Dans ce cas, il s'agit de nouvelles données à étudier.

Je crois aussi, que l'anticipation anxieuse précipite également dans la déprime. Il me semble nécessaire avant toute chose d'analyser ce qui se joue en vous lorsque vous la confiez à un proche puis à une nourrice ou Babysitter.
Vous y habituer tout en privilégiant les sorties avec vos ami(e)s et proches me paraissent être des mesures incontournables pour vous permettre de vous séparer plus paisiblement.

Je crois également que la reprise professionnelle après un congé long peut être difficile soit via les conditions de travail ou encore le retour sur le poste et/ou parce la confiance en soi à pu décliner au profit d'une action maternelle gratifiante sur le plan affectif.

N'oublions pas que la maternité constitue en soi une troisième crise identitaire très structurante qui débouche également aussi sur des remaniements profonds qui concernent sa place dans la vie tant affective que professionnelle. Voilà pourquoi les retours de congé maternité ouvrent souvent à des changements de carrière.

Par ailleurs, il arrive souvent de penser que son bébé est fragile, trop petit... alors qu'il ne l'est pas véritablement. C'est bien souvent ses propres sentiments qui se réalisent (se projètent) sur l'enfant, il ne s'agit pas tant de lui mais de la mère elle même, aux prises avec ses angoisses.

Je pense également en vous lisant que vous ressentez votre bébé comme étant des plus vulnérables. Et en qualité de mère "gardienne de la vie et de la protection du nouveau né" il semble alors inconcevable de laisser votre Bebe à quelqu'un d'autre.
Mais il ne s'agit pas de la laisser, mais plutôt de la confier à la personne en laquelle vous avez confiance.
Aussi, sélectionner cette personne pour ce qu'elle vous renvoie de réassurance est primordial pour envisager votre retour au travail plus sereinement.

Gardez confiance en votre jugement et capacités, vous êtes la mère de votre enfant, en travaillant cette séparation vous le soutiendrez dans sa quête du grandir.

Céline Lemesle, Psychologue

stef07
Merci de m'avoir répondu, je suis rassurée que "ce qui a été traité psychiquement autour de la naissance de l'aîné ne resurgit pas pour le second", mais j'aurai du vous donner un peu plus d'élément concernant ma psychanalyse : j'ai eu une mère qui m'a trop aimé, étouffé, "amour-objet", intrusive, et culpabilisante,décidant à ma place, se plaçant comme la seule sachant me comprendre, je n'ai pas eu le droit d'aimer mon père (elle le dénigrait et le rabaissait comme un moins que rien devant moi étant petite) je n'ai pas pas pu faire mon oedipe, ce qui m'a plongé dans un rôle d'éternelle petite fille,avant la naissance de mon fils elle est décédée d'un cancer dans des conditions horribles et à la naissance de ce dernier je n'avais pas fait mon deuil et de plus je n'arrivais pas à m'en séparer d'ou la dépression ...Concernant ma fille je pense que ce que vous dîtes est également juste "ma confiance en moi à pu décliner au profit d'une action maternelle gratifiante sur le plan affectif", maintenant ma crainte est : comment reprendre confiance en moi ? pensez-vous que pour ma fille ce soit autre chose ?

Merci à vous, encore.