Terreurs nocturnes : un phénomène souvent lié à une grande anxiété

Terreur nocturne

Votre enfant s’assoit sur son lit en pleine nuit et se met à hurler, il a les yeux écarquillés et les pupilles dilatées… Non, ce n’est pas un « simple » cauchemar qu’il est en train de vivre, mais bien une terreur nocturne. Un épisode qui peut durer quelques minutes et se prolonger jusqu’à une demi-heure, trois quarts d’heure dans les cas les plus extrêmes. Selon les experts, l’enfant se situe à ce moment-là « entre veille et sommeil », il est comme emprisonné dans son corps et ne parvient pas à en sortir. Le lendemain, il n’aura d’ailleurs aucun souvenir de ce qu’il s’est passé…

Autre élément qui distingue la terreur nocturne du cauchemar : la période de la nuit à laquelle elle survient. Des évaluations conduites à l’aide d’électroencéphalogrammes ont permis de montrer que les terreurs nocturnes arrivent environ deux ou trois heures après l’endormissement, durant le sommeil profond, tandis que les cauchemars surviennent dans la deuxième partie de la nuit, durant le sommeil dit paradoxal, autour de 4 ou 5 heures du matin…

Un stress mal régulé

On estime que les terreurs nocturnes concernent 1 à 3 % des enfants de moins de 15 ans et 6 % des enfants de 3 à 5 ans. Elles peuvent aussi survenir chez des enfants plus jeunes, dès l’âge de 7 ou 8 mois… À l’origine du phénomène : une probable immaturité cérébrale associée à une grande anxiété. Car, en effet, la plupart du temps, les terreurs nocturnes sont l’expression d’un stress accumulé durant une journée et qui n’a pu être régulé, chez des enfants au profil hypersensible. 

Bien souvent alors, une prise en charge psychothérapeutique s’impose. Elle consiste à entrer en résonance avec l’univers de l’enfant, via le jeu, le dessin, la pâte à modeler, pour essayer de comprendre ce qui se joue en lui au travers de ces terreurs nocturnes et l’aider à l’exprimer par d’autres moyens.

Avis d'expert

« Les parents ne savent pas toujours comment réagir lorsque la crise survient. Le premier conseil à donner est de ne surtout pas toucher son enfant ou essayer de le réveiller. Car il ne vous reconnaîtra pas et vous serez assimilé dans son esprit à un potentiel agresseur quelle que soit la manière dont vous vous y prenez. Sept fois sur dix, une crise plus longue et plus violente se rejouera alors une heure plus tard… 

La marche à suivre est plutôt de se mettre à côté de lui, pour qu’il sente une présence bienveillante, et de lui parler tout doucement. On peut alors essayer de revenir par la parole sur ce qu’il s’est passé dans la journée de son enfant et qui a généré chez lui du stress ou de la frustration. En lui apportant une autre lecture de cet « événement », on pourra peut-être dénouer le problème et réguler la crise. 

Ce qu’il est important de comprendre, c’est que la terreur nocturne est un processus d’expulsion d’une émotion négative. Mieux vaut alors l’aider dans ce processus, plutôt que de l’entraver, car c’est la seule issue possible. »