Aider l’enfant TDA-H à développer de l’empathie et à adopter des comportements sociaux plus adaptés en classe

L’enfant Tda-H peut éprouver des difficultés à se représenter ses émotions ainsi que celles d’autrui, ce qui rend compte d’un certain manque, voire d’absence d’empathie émotionnelle. 

Travailler sur l’empathie intellectuelle en compensation et mettre l’accent sur les habiletés sociales, en classe, permettent de mieux gérer les troubles du comportement et de réguler la violence.

L’une des thérapies préconisées pour l’accompagnement des enfants TDA-H insiste sur le renforcement positif de l’effort. 

Elle a pour but de renforcer les comportements positifs et de minorer voire ignorer les mauvais comportements (avec la limite de la violence bien sur) pour éviter à l’enfant de poursuivre sur le « mauvais chemin ». 

Les enfants TDAH ont du mal, neurologiquement parlant, à percevoir les émotions et le plaisir. C’est la raison pour laquelle ils témoignent d’une recherche souvent inadaptée de ce qui peut leur faire plaisir pour compenser (parfois de façon addictive jeux vidéo etc..) et comprennent partiellement les actions délétères qu’ils peuvent parfois générer sur autrui. En

Effet, les enfants Tda-h servent prioritairement leurs besoins archaïques profonds et personnels. Le travail de modélisation de la pulsion en analyse via le pré cortex prend beaucoup plus de temps et d’énergie.

Sans plaisir perçu et conscientisé (via le pré-cortex), comment ressentir de la motivation et générer par la suite un effort, se projeter dans le temps, anticiper les conséquences des actions, et tenir compte du bien être d’autrui… ?

Il convient donc d’aider l’enfant TDAH dans plusieurs domaines :

  • Se conscientiser Soi pour conscientiser par la suite les autres (développer le riche panel émotionnel). Il existe beaucoup de matériels à produire soi même (météo des émotions, fleurs des émotions, cf, outils site internet accueilpsy) pour développer et communiquer sur les émotions intra et inter-personnelles.
  • Renforcer la trace mnésique pour que le souvenir s’ancre et s’associe progressivement aux émotions. Cette association du langage et des émotions ressenties constitue progressivement « l’expérience » sur laquelle se reposer pour prendre des décisions et éviter de retomber dans les mêmes erreurs. (Développer toute forme d’outil favorisant la trace mnésique émotionnelle avec comme support privilégié le langage : écrit, comptine, chanson, visualisation mentale, sophrologie, bande dessinée..) 
  • Expliquer les habiletés sociales, de façon très concrète à l’enfant, lui dire ce que l’on attend de lui, (comme s’il avait tout à découvrir), car ayant peu accès au symbolique et à l’implicite, l’enfant TDA est bien souvent mû exclusivement par ses propres besoins archaïques (manger, dormir, boire et se divertir). C’est pourquoi il lui est souvent difficile de comprendre les besoins d’autrui. Les siens passent avant toute choses, question de « survie ». De plus, les difficultés d’ancrage mnésique rendent les informations et la chronologie des faits très floue.

Dans la classe, je conseille de développer des activités de groupes axées sur la collaboration, l’écoute et l’entre-aide

Le mouvement bienveillant de groupe est un moteur très important qui va permettre à l’enfant TDA-H d’imiter ces bons comportements.

Exemple :

Dans un grand vase transparent déposer des origamis (simples) ou des billes ou autres à chaque bonne action réalisée par chaque enfant ou par un ensemble d’enfants en fonction des objectifs. 

Il s’agit là d’un travail de groupe. Lorsque le vase est rempli, la classe entière bénéficie d’une jolie récompense au choix (en lien avec les sorties, les activités du programme scolaire…). 

Ce qui peut être intéressant dans ce système relève de sa flexibilité d’application : chaque enfant peut se voir confier un objectif précis ou au contraire travailler avec l’ensemble des enfants sur un seul et même objectif, pour une meilleure cohésion groupale. 

Il est possible de travailler sur la bienveillance et l’empathie : en définissant concrètement des missions servant ces objectifs. 

N’hésitez pas à :

  • lister des bons comportements pour l’ensemble du groupe, à les écrire et/les dessiner pour les mettre en évidence 
  • valoriser les bonnes attitudes (via des bonus de 2 ou 3 origamis au lieu d’une seule) de l’enfant qui a réussi un défi personnel difficile (dès que tu te fâches et que tu vis un conflit, tu parles et tu ne fais pas plus usage de la violence). 

Si l’on développe cet exemple, voici ce qui peut être proposé, lors d’un conflit:

  • Si l’enfant insulte, aussi étrange que cela puisse paraître, il bénéficiera d’une bille (dans la mesure où il n’aura pas fait usage de la violence physique, et ce même si l’insulte n’est pas une bonne attitude, nous en convenons).
  • Si l’enfant parle en s’énervant il obtiendra deux billes,
  • s’il trouve une solution en restant calme il mettra 3 billes dans le vase.

Cela va progressivement conduire l’enfant à modifier son attitude violente. Car pour lui, rappelons que c’est comme s’il marchait dans la nuit noire et que rien n’était éclairé. 

Si vous éclairez les attitudes attendues (positives) par un renforcement positif, l’enfant pourra progressivement comprendre mieux ce que l’on attend de lui et aller développer de meilleures compétences relationnelles et sociales, en plus d’une renforcement de son estime de lui même. 

Céline Bidon-Lemesle
Psychologue Clinicienne
Neuropsychologue
Formatrice

Cabinet de psychologie
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