Comment m'assurer que mon bébé va bien dormir?

Préambule

La plupart des parents se posent les questions suivantes : 

Quand va-t-il faire ses nuits ? 
Est-ce normal qu'il gigote autant quand il dort ? 
Et quand il dort enfin, cela ne dure que trois ou quatre heures. 
Du coup, je ne me repose jamais vraiment. 
Y a-t-il des choses à savoir pour l'aider à bien dormir ? 

  

Pourquoi les bébés ne dorment ils pas comme les adultes ?

   Lorsque le fœtus était dans le ventre de sa maman, son rythme de sommeil était callé sur ses besoins fondamentaux, alternant de courtes séquences de veille, de sommeil puis de réveils qui se traduisent sous la même forme quelques jours après la naissances, une fois que le bébé a récupéré de l'accouchement et qui vont se poursuivre durant les trois premiers mois de la vie du bébé, parfois jusqu'à six mois environ.    

   Mais avant d'être en mesure de caller ses éveils et son sommeil comme les grands, le cerveau du bébé et son corps doivent se développer encore un peu. Il est toujours difficile de se faire au rythme de son nouveau né qui alterne généralement des phases de 2 à 3 heures de sommeil, puis se réveille quelques minutes, parfois quelques heures pour se rendormir rapidement. De plus, les bruits, les odeurs, les sensations, tout est différent du ventre de maman. Cet apprentissage est plus ou moins long selon les enfants.   L'endurance des parents est alors mise à rude épreuve. 

   Fatigue et irritabilité ne sont jamais vraiment loin. Bien que l'on souhaite souvent faire grandir son bébé très vite, il est important de lui laisser du temps avant de se caller sur le cycle circadien jour/nuit. C'est en effet pendant le sommeil que l'hormone de croissance est secrétée par l'Hypophyse et permet ainsi au bébé de grandir physiquement et psychiquement.   

   Dans certaines situations d'anxiété pathologique, le bébé est souvent réveillé et ne peut pas dormir comme il le devrait (les parents viennent le voir trop régulièrement, le réveille pour s'assurer qu'il va bien... ne permettent pas au bébé de s'inscrire dans un rythme qui lui convient car en déplacement continuel...). 

   Il arrive dans les cas les plus graves que le bébé souffre de nanisme psychogène, c'est à dire que l'hormone de croissance n'a pas pu jouer son rôle car le bébé ne dort pas suffisamment. Les troubles de la relation parent/enfant ainsi repérés et bien accompagnés permettent généralement de relancer la courbe de croissance de l'enfant et d'assurer un apaisement au sein de la famille.   

Les cycles de sommeil du bébé, les erreurs à éviter :

   Un peu comme celui des plus grands, le sommeil de bébé s'organise en deux stades qui alternent:

-          Le premier correspond au sommeil lent : pendant cette période de sommeil calme, d'environ vingt minutes, bébé dort paisiblement, la production de l'hormone de croissance est optimale. A noter : le bébé s'endort presque toujours en commençant par une période de sommeil agité... Lorsqu'il se frotte les yeux, qu'il fait retomber sa tête en cherchant un appui et qu'il s'agite dans tous les sens.... c'est bien souvent le signal et il est très important de ne pas manquer « le train du sommeil », sous peine de voir l'agitation du bébé s'intensifier au gré de son manque de sommeil.

 -          Puis vient une phase de sommeil paradoxal (il commence à rêver) : le bébé s'agite alors un peu plus, et le sommeil est plus léger. Il alterne de nombreux petits réveils. 

   C'est à cette occasion que la plupart des parents pensent que le bébé s'est réveillé, il est alors très important de ne pas aller le voir trop rapidement, car si effectivement il est dans cette phase de sommeil paradoxal, le moindre bruit peu le réveiller totalement et le couper dans son cycle de sommeil, ce qui aura pour effet de l'énerver, alors qu'il a besoin de dormir encore un peu. 

   Attendre une à deux minutes lorsque vous entendez votre bébé s'agiter sans aller le voir de suite peut lui permettre de replonger dans une phase de sommeil plus profonde pour poursuivre son cycle naturellement. Car cette phase correspond à un moment de maturation cérébrale essentielle.

   Il existe entre ces deux phases bien déterminées des phases moins évidentes de sommeil intermédiaires. Un nouveau-né dort en moyenne 16 à 20 heures par jour. Cette quantité globale de sommeil diminuera très lentement, au fil des années : 15 heures en moyenne de six mois à 2 ans (avec deux à trois siestes dans la journée) et encore fréquemment 14 heures de 2 à 4 ans (nuit de 10 heures et une longue sieste après le déjeuner). 

   Quant aux nuits, qui inquiètent si souvent les parents, tout dépend des bébés ! Certains les font dès les premières semaines, parfois dès le premier mois ce qui reste exceptionnel !!, mais il faut souvent plusieurs mois pour que l'horloge interne quitte son rythme propre. Le bébé va peu à peu se synchroniser avec les rythmes extérieurs : l'alternance du jour et de la nuit, la régularité des repas, des moments de jeux et d'échanges avec l'entourage, vont l'aider à cette adaptation et faire disparaître peu à peu les réveils nocturnes. 

Comment aider bébé à trouver son sommeil ?

Organiser un environnement propice au sommeil :

la nuit, il faut veillez à ce que la maison soit calme et fermer complètement les volets afin qu'il soit bien dans le noir. C'est important de ne pas faire pour autant le silence complet, vous avez-vous aussi votre vie et tout ne doit pas toujours tourner autour de votre bébé. 

De plus, les petits bruits qui lui sont familiers (les pas, la voix...) permettent aussi au bébé de se rassurer car il perçoit toujours votre présence en votre absence, contrairement aux bruits inconnus (télé, radio...) plutôt anxiogènes pour lui.

Pour la sieste, au contraire, laissez filtrer un peu de lumière. Veillez également à ce qu'il ne fasse ni trop chaud ni trop froid dans sa chambre. La bonne température : 18 à 20 °C.  

Un environnement sécurisé : 

choisissez un lit conforme aux normes et un matelas ferme aux bonnes dimensions, afin qu'il ne se coince pas entre le lit et matelas, ou entre les barreaux.Aujourd'hui, les pédiatres recommandent qu'un bébé bien installé doit dormir sur le dos. 

Cela permet de dégager son visage, et donc lui permet de respirer sans gêne.

Dans son lit, évitez tous les accessoires inutiles (couverture, oreiller...) : un sur-pyjama ou une turbulette/gigoteuse aux bonnes mensurations de votre bébé suffit pour qu'il ne prenne pas froid. Idem pour les peluches : oui au doudou, mais non à ses multiples compagnons en peluche, tant qu'il n'a pas acquis une autonomie suffisante pour se retourner et utiliser volontairement ses bras et ses jambes !

Si vous optez pour le co-dodo très rassurant pour tous dans les premiers mois de la vie du bébé, préférez un lit juxtaposé au lit parental plutôt que de faire dormir le bébé dans le lit parental, ceci évitant les risques d'étouffement ou de chute.  

Une sécurité affective : 

Votre bébé peut avoir besoin d'une tétine ou de son pouce et d'un doudou. Il se console en votre absence à travers eux, et l'aident à trouver le sommeil.  

Le doudou n'est pas que l'extension symbolique de sa maman et de son papa, il a son odeur, ses égratignures..., c'est aussi son compagnon d'infortune dans les moments de grand désespoir. Ce doudou devient finalement comme une partie de lui-même, sur lequel votre enfant peut projeter son amour, son agressivité, ses frustrations, ses joies.... Seul votre enfant décidera quand il n'en aura plus besoin. Pour le moment, c'est un allié de qualité pour un sommeil serein !

En lui donnant des repères 

(les petits adorent la routine), le bébé va pouvoir se rassurer. Ce monde environnant qu'il découvre et qui est si différent du ventre maternel va devenir de plus en plus familier : les musiques, les chansons, les paroles d'amour, les câlins, les caresses, les soins donnés dans un ordre bien précis (le bain, le repas, le pyjama, les massages...). 

L'ensemble de ces repères établis toujours au même moment et dans le même ordre vont fournir au bébé des indices qui lui permettent pas à pas de contrôler un peu mieux sa vie, d'anticiper ce qu'il va lui arriver, les événements auxquels il va être confronté.    

Progressivement des horaires plus fixes pour chaque temps de la journée vont se dessiner, alors que les parents se callaient sur le rythme du bébé, à partir de six mois, le bébé devient capable de frustration, de dormir plus longtemps la nuit (à partir de cinq kilos)... et de se faire au rythme que papa et maman vont lui proposer.  

Papa et maman peuvent s'appuyer sur ces repères pour renforcer leur conviction auprès du bébé en lui disant par exemple au moment de le coucher : « tu le sais, quand je mets la musique et que tu es dans ton lit c'est l'heure de dormir, les bébés ont besoin de dormir pour grandir et faire plein de choses, on se verra tout à l'heure, je reste à côté de toi dans la maison même si tu ne me vois pas, tu peux écouter aussi ce que je fais dans  la maison ou regarder et parler à ton doudou... ».

  •  *** Si les troubles du sommeil apparaissent au delà des six mois du bébé et sur une période relativement longue, cela peut signer d'autres difficicultés davantage d'ordre relationnel. Votre bébé ne sait pas exprimer son malaise autrement qu'à travers ce symptome, une consultation peut alors être envisagée par les parents. Ce n'est jamais une fatalité! Plus vite le problème de sommeil se verra résolu, plus rapidement la quiétude reviendra dans la maison.                         

Si vous souhaitez participer et partager de votre expérience sur ce sujet, j'anime des groupes de parole (thème 2 et 8).
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  Céline Bidon-Lemesle,Psychologue Clinicienne, Thérapeute Familiale, formatrice.