Pourquoi n'aurai je pas droit au Bonheur ?

De tout temps, l'inspiration, l'art et la créativité prennent leur source dans le malheur, le spleen, le blues... autant d'états émotionnel faisant couler de l'encre. Et pourtant, il y a tant de gens qui cherchent à être heureux, sans y parvenir. Alors y a-t-il des lignées, des générations, des types de personnalités, des histoires ou parfois un intérêt caché à rester malheureux (appelé bénéfice secondaire en psychologie)? Certaines personnes peuvent t elles s'interdire d'être heureuse et comment en sortir ? 

Beaucoup de personnes posent malgré elles des barrières vis à vis du bonheur, et cela procède la plupart du temps de mécanismes inconscients. Elles se sentent alors prisonnières d'un schéma, tel le mythe de Sisyphe, inlassablement contraint de pousser leur rocher. Elles ne comprennent pas ce qui se joue en elles et qui les ramènent immanquablement au même état psychologique : je ne mérite pas d'être heureux(se) ! Le bonheur c'est pour les autres !

Il est dès lors intéressant de se pencher sur les raisons qui poussent ces personnes à penser de cette façon, cela relève-t-il d'un trouble psychique, d'une tendance masochiste ou d'autre chose ? La plupart du temps ce n'est pas le cas... Si la recherche active de souffrance témoigne généralement de problématiques plus profondes, il s'agit la plupart du temps, de mauvaises perceptions, générant des réflexes inadaptés, des mauvaises habitudes en quelques sortes... Nous nous reconnaitrons peut être dans l'un de ces profils de personnalité :

  • Les « anxieux » qui anticipent négativement l'avenir, s'accompagnant parfois de superstitions (si je suis trop enthousiaste, un malheur arrivera nécessairement, aussi je préfère ne pas gouter à ce bonheur), 
  • Les personnes qui répètent inconsciemment des schémas mentaux, appris implicitement lorsqu'ils étaient petits (ça ne peut pas fonctionner, ça rate toujours ! je n'y arriverai jamais),
  • Les « mélancoliques romantiques » qui partagent la vision duale de Baudelaire (c'est de la souffrance que naît l'amour véritable), tel un état émotionnel accompagnant la vie du sujet, 
  • Les idéalistes/perfectionnistes qui perçoivent le monde de façon manichéenne, en tout bien ou tout mal (je ne peux me satisfaire de peu, une passion dévorante sinon rien car cela n'aurait aucun sens !)...

Nous n'avons pas tous la même façon d'appréhender les situations de vie, certaines personnes apparaissent d'emblée plus résilientes face à des événements douloureux (tel le Phoenix qui renait de ses cendres), mais ceci sera fonction de leur personnalité intrinsèque (et nous ne sommes malheureusement pas tous égaux à ce sujet), de la qualité relationnelle tissée avec leur parents et du « réservoir d'amour » dont ils auront disposé étant petit. 

Une éducation trop rigide, l'absence de communication et d'expression des sentiments, la banalisation des affects ou au contraire leur trop grande démonstration/dramatisation peuvent conduire à se représenter le monde d'une façon menaçante et pénible au quotidien.

L'analyse psychologique conduit à comprendre les mécanismes qui sous-tendent ces représentations et schéma chez chacun d'entre nous, et c'est ce qui donne une nouvelle direction à notre façon d'appréhender la vie.

Bien sûr, pour entreprendre ce chemin, il est important de se sentir prêt(e) car toute évolution impose d'identifier l'origine du problème, de le comprendre et de modifier sa façon d'agir pour percevoir le monde de façon différente. Cela génère alors en retour des remises en questions et soulève des questionnements tapis dans l'ombre. Tout n'est que regard, encore faut-il accepter de se saisir du verre à moitié plein et d'abandonner celui à moitié vide...

Le bonheur se cultive au même titre que son jardin. Il n'est peut-être d'ailleurs jamais véritablement atteignable, car trop absolu ! Redevenir acteur de sa vie suppose patience et relativité.

Aussi, accéder au Bien Etre procède d'un véritable travail psychique, qui n'a pas toujours pris un départ naturel mais qui, à force de volonté, le deviendra.